La femme et l’oiseau aux XVIIIe et XIXe siècles, en
littérature, peinture et musique
Date limite : 18 septembre 2003
Information publiée le mercredi 23 octobre 2002 par Marielle Macé (source : Nadine Giraud (CRRR-Université
Clermont II)).
Centre de Recherches Révolutionnaires et
Romantiques École Doctorale Lettres, Sciences humaines et
sociales COLLOQUE : " La femme et l’oiseau aux XVIIIe et XIXe
siècles en littérature, peinture et musique " 18-19 septembre 2003
Associer l’homme et l’oiseau est fréquent et apparaît presque comme un
topos en art. Le pélican, l’albatros ou le phénix renvoient à l’artiste,
l’aigle au politique, le cygne ou encore le paon au héros mélancolique ou
triomphant. En revanche le lien femme oiseau est beaucoup plus complexe
: la nature de la première semble non superposable à celle du second. En
effet, l’oiseau souvent désanimalisé renvoyant selon Bachelard à une
symbolique de l’élévation, de la pureté ou de la lumière paraît
incompatible avec la femme marquée du sceau de la faute, la responsable de
l’éviction du jardin d’Eden. Aussi très souvent est-elle réduite à servir
cet animal, cadeau fort prisé au XVIIIe siècle et aime-t-elle s’entourer
de volatiles comme pour prendre une revanche sur ce qu’elle n’est pas !
(sauf bien sûr lorsque la femme s’inscrit dans un univers protégé comme
celui de Paul et Virginie). De plus quand cette dernière devient ou est
comparée à l’oiseau la connotation est soit négative soit sexuelle (les
Harpyes ou les colombes de Vénus). Il faut attendre la fin du XVIIIe
siècle, le préromantisme, et le XIXe siècle, période qui réhabilitera la
fille perdue et qui tendra à angéliser la femme, pour que celle-ci soit
positivement associée à l’oiseau et symbolise la pureté, l’idéal, la
rédemption. (Hugo, Chateaubriand, Balzac, …). Remarquons dans ce cas que
ce n’est souvent que par la voix que les auteurs, les compositeurs font se
rencontrer femme et oiseau. En revanche le corps reste étranger à une
telle symbolique. Certes la courtisane (Nana), la femme fatale (chez
Péladan, Rachilde, Barrès…), figures des artifices, tenteront de se parer
des attributs de l’oiseau, mais uniquement dans le but d’assujettir la
gent masculine. Léda semble, dans le célèbre tableau de Cézanne, fasciner
le cygne et la Dalila de Moreau asservir à sa beauté l’Ibis. Très souvent,
à la fin du XIXe siècle, se superpose au motif de l’oiseau celui du
serpent et la femme fatale prend les traits de Mélusine. C’est donc ce
rapport de la femme et de l’oiseau (allant de 1760 à 1914) dans lequel
peuvent s’inscrire l’étude des rapports entre sexes, la symbolique du
jardin à la fois lieu de pureté et de perdition, l’évolution de la
représentation de la femme, l’angélisation, que nous voudrions cerner dans
le triple domaine de la musique, de la peinture et de la
littérature. Vos propositions de communication devront nous parvenir
avant le 15 décembre 2002. CONTACT : Mme Nadine GIRAUD 5, allée
des Troènes 63 122 Ceyrat tél: 04 73 61 47 61 mél: giraud@iut.u-clermont1.fr
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