L'ORIGINE DES OISEAUX
Les dépôts fossiles ne nous fournissent que
très peu d'informations sur l'origine des oiseaux. Car non seulement le
squelette d'un oiseau est fragile mais nombre de ses os sont creux et donc
très friables. En outre, les oiseaux terrestres meurent rarement là où
leurs restes auraient pu s'enfouir dans les couches sédimentaires qui
recèlent des fossiles. Il est probable aussi que bon nombre d'oiseaux
préhistoriques ont été la proie d'autres animaux carnivores. On estime
qu'entre 1,5 et 2 millions d'espèces ont vu le jour depuis le plus ancien
oiseaux connu, Archaeopteryx. Les spécimens recueillis ne permettent guère
de prouver l'existence de plus de 12 000 de ces espèces.
DINOSAURES A PLUMES.
Une théorie bien étayée propose que les oiseaux descendent d'un sous-groupe de
dinosaures, les théropodes, qui peuplaient la Terre il y a 200 millions
d'années. Les clavicules ou fourchettes en forme de U, qu'on trouve autant
chez les oiseaux que chez certains théropodes, permettraient, dit-on,
d'établir le lien entre eux. Chez les oiseaux, ce caractère joue un rôle
primordial dans leur aptitude à voler, alors que chez les dinosaures il a
probablement évolué pour servir du support aux courtes pattes antérieures
avec lesquelles ils attrapaient leurs proies.
OISEAUX DU CRETACE.
Même s'ils suivent de près
Archaeopteryx, les oiseaux du crétacé inférieur (il y a 130 millions
d'années) ressemblaient déjà beaucoup plus à nos oiseaux actuels. La
plupart volaient sans doute très bien. Les plus célèbres fossiles
d'oiseaux crétacés sont Hesperornis et Ichthyornis, découverts en
Amérique du Nord. Ils ont la particularité d'être pourvus de dents,
tout comme Archaeopteryx et les théropodes. Hesperornis était un
plongeur qui ne pouvait pas réellement voler et se nourrissait de
poissons, tandis qu'Ichthyornis volait sans diffficulté. |
Archaeopteryx |
LA PERIODE DU PLEISTOCENE.
Parmi les fossiles de cette période
(entre 2 millions et 10 000 ans), on a identifié des espèces
toujours existantes. Ces fossiles se retrouvent en grand nombre dans
les gisements de bitume de Rancho la Brea, en Californie, et en
Europe. On y a notamment découvert des spécimens du Teratornis, dont
l'envergure atteignait 3,80 m. |
OISEAUX ACTUELS.
Nos oiseaux sillonnent la terre et le ciel depuis plusieurs milliers
d'années déjà. Le pléistocène fut l'époque de leur apogée ; depuis lors,
leur nombre décroît : il en existait quelque 11 500 espèces durant le
pléistocène, soit 2 000 de plus qu'aujourd'hui.
|
Le mot taxinomie désigne la science des
lois de la classification des êtres vivants. Les méthodes utilisées par
les premiers taxinomistes étaient simplistes : on classait les oiseaux
selon leur apparence physique en se fondant sur leur taille, leur
morphologie et la couleur de leur plumage. Les résultats n'étaient pas
toujours heureux. Certains oiseaux classés dans une même espèce n'avait
aucun lien entre eux, alors que d'autres étaient écartés de l'espèce à
laquelle ils auraient dû s'apparenter. L'évolution des méthodes
scientifiques donna lieu à la mise au point de techniques plus
rigoureuses, et le système de classification des oiseaux est devenu très
sophistiqué. La taxinomie a tiré avantage de découvertes scientifiques
réalisées dans d'autres domaines : biologie, paléontologie, écologie,
physiologie, éthologie et, finalement, l'analyse des protéines et de l'ADN
LA NOTION D'ESPECE. La taxinomie moderne se fonde sur la notion
d'espèce. Une espèce se définit essentiellement comme une population
d'êtres vivants qui ne se reproduisent pas avec les populations voisines,
quoiqu'il soit parfois difficile d'établir des distinctions très nettes. A
l'intérieur d'une même espèce, certains groupes peuvent présenter des
caractères légèrement différents, par exemple concernant la taille ou la
couleur du plumage. Ces groupes forment ce qu'on appelle des sous-espèces
ou races. Des populations d'une même espèce séparées par un océan ou une
chaîne de montagnes sont dites isolées.
GENRE, FAMILLES ET ORDRES.
Tous les oiseaux sont plus ou moins
apparentés. La taxinomie a donc créé différentes catégories permettant de
déterminer leur lien de parenté. Plusieurs espèces d'oiseaux semblables
font partie d'un même genre ; plusieurs genres semblables font partie
d'une même famille ; et plusieurs familles composent un ordre. Les
taxinomistes utilisent d'autres catégories qui permettent une
classification plus sophistiquée, mais l'ornithologue amateur n'a pas à se
préoccuper de telles subtilités. Tous les oiseaux réunis constituent ce
qu'on appelle la classe des oiseaux. L'ensemble de plusieurs classes
d'animaux pourvus d'une colonne vertébrale constitue le sous-embranchement
des vertébrés, lequel fait partie à son tour du règne animal.
LE NOM DES OISEAUX.
La plupart des oiseaux sont désignés à la
fois par un nom vernaculaire (propre à chaque langue) et par un nom
scientifique. Celui-ci se compose de deux éléments : genre et espèce. Un
troisième élément s'ajoute dans le cas où l'oiseau fait partie d'une
sous-espèce. Le nom scientifique est toujours latinisé et s'écrit en
italique. Seule la première lettre du genre prend la majuscule. Cette
méthode de dénomination permet une reconnaissance universelle du système
de classification. Un même oiseau porte souvent des noms différents d'un
pays à l'autre, ou même selon les régions. Inversement, il arrive qu'un
même nom serve à désigner plusieurs espèces différentes. L'oiseau que nous
appelons merle, par exemple, n'est pas de la même espèce que le merle des
Américains. Dans ce cas, la dénomination scientifique élimine toute
possibilité de confusion.
ROLE DE L'ADN.
Les découvertes récentes en
biochimie, et en particulier l'analyse de l'ADN (acide
désoxyribonucléique, composante essentielle du matériel génétique),
ont permis de faire la lumière sur les liens de parenté entre les
oiseaux. Dans la foulée de Charles Sibley et Jon Ahlquist, de
l'université de Yale, les chercheurs ont d'abord analysé des
protéines extraites du sang et de l'albumine. Ils sont maintenant
capables d'isoler et d'analyser l'ADN proprement dit et de mesurer
les affinités entre espèces avec une précision remarquable. Les
résultats de ces recherches ont apporté une réponse à de nombreuses
questions que se posaient les taxinomistes. |
|
Un exemple : LE MERLE NOIR.
Classe : aves (oiseaux). Ordre : passériformes.
Famille : turdidés. Genre : turdus. Espèce
: merula.
|
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
Les oiseaux ont une anatomie proche de celle de l'homme
: on retrouve les mêmes composantes aux mêmes endroits chez l'homme
et l'oiseau (yeux, oreilles, crâne, vertèbres, poumons, coeur ...).
Néanmoins, il existe quelques différences qui permettent à l'oiseau
de voler.

Le squelette
Le squelette de l'oiseau possède
toutes les caractéristiques d'un squelette de vertébré. Il a
cependant subi certaines modifications importantes pour permettre le
vol. En effet, la plupart des os d'un oiseau sont creux. L'oiseau
est ainsi moins lourd. Mais à l'intérieur des os, des entretoises
assurent un maximum de solidité. |
squelette d'oiseau © BIODIDAC
 |
photo d'un embryon de poussin
Les os ont dans leur cavité des sacs aériens remplis d'air reliés avec le
système respiratoire. Le bec est conçu pour couper l'air. Les muscles sont
lourds (jusqu'à 1/5 du poids de l'oiseau), mais ils jouent un très grand rôle
dans le vol, car même léger, s'ils n'avait pas de muscles pour forcer, il ne
volerait pas.
), mais ils jouent un très grand rôle dans le vol, car même léger, s'ils n'avait
pas de muscles pour forcer, il ne volerait pas. La photo ci-dessus est d'un
embryon de poussin :) .
Les organes
Ils sont aussi comparables à ceux des
autres vertébrés, avec toutefois quelques modifications. Son métabolisme
notamment est beaucoup plus élevé que chez la plupart des autres animaux,
ce qui explique la grande dimension de son coeur. De même, son appareil
respiratoire complexe est très efficace :
Appareil respiratoire
Le corps de l'oiseau possède une
multitude de petites poches : les sacs aériens. L'air circule dans
ce système de sacs reliés les uns aux autres à la manière du sang
dans l'appareil circulatoire humain. Les poumons sont situés de
telle façon que l'air les traverse de façon continue et ne dépend
pas des mouvements d'inspiration et d'expiration. L'apport d'oxygène
dans le sang est par conséquent ininterrompu. Voilà pourquoi
l'oiseau se débrouille si bien avec des poumons pourtant beaucoup
plus petits que chez les autres vertébrés. |
système respiratoire © BIODIDAC
|
système respiratoire © BIODIDAC |
Chez les Oiseaux, l'ensemble
trachée-bronches-poumons ne constitue pas un système clos ; en
effet, les bronchioles n'aboutissent pas dans des alvéoles
pulmonaires, mais se ramifient dans le tissu pulmonaire, le
traversent et se prolongent par des sacs aériens (au nombre de neuf)
situés dans la tête et le tronc. Les poumons sont petits. L'organe
vocal est le syrinx, situé à la bifurcation des deux bronches. Chez
certaines espèces comme les grues, la trachée sert de caisse de
résonance et est démesurément allongée. |
Appareil circulatoire
Le coeur a quatre compartiments (deux
oreillettes et deux ventricules). La circulation du sang est double et le
sang veineux ne se mêle jamais au sang artériel. Le coeur est très
volumineux chez les bons voiliers (colibris) où il représente en moyenne 2
p. 100 du poids total, alors que chez certains oiseaux qui volent à peine,
il n'en forme que 0,25 p. 100. Le nombre de contractions cardiaques par
minute s'élève des Oiseaux purement terrestres et volumineux (autruche :
140) aux petites espèces (mésanges : de 800 à 1 000). La température
interne est en moyenne de 40 à 41 °C et atteint 43,5 °C au maximum.
Quelques Oiseaux entrent en léthargie quand les conditions climatiques
leur sont défavorables (jeunes martinets, un engoulevent américain).
Autrement, les Oiseaux, même de petite taille, qui vivent dans les régions
arctiques ont une température à peu près constante. En hiver, ils
ébouriffent leurs plumes et emprisonnent ainsi de l'air qui diminue
fortement les pertes caloriques. La période la plus critique est la nuit,
où ils ne peuvent se nourrir. Pour éviter au maximum un refroidissement
fatal, certains se serrent les uns contre les autres comme le font les
mésanges à longue queue ou les manchots empereurs. À l'inverse, en été,
les Oiseaux évitent toute élévation excessive de leur température en
appliquant les plumes contre le corps et, si nécessaire, en ouvrant le bec
pour augmenter la quantité d'air qui circule dans l'appareil respiratoire.
|
|